Chronique d'une guerre annoncée 

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Professeur Khalifa Chater

vice-Président de l'AEI, Tunis.

 

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Janvier - Avril 2004

 

“S'il y a une vérité, c'est que la vérité est un enjeu de lutte.” (Pierre Bourdieu[i])

 

Le problème de l'existence des armes de destruction massives, motif invoqué par le gouvernement américain pour expliquer l'invasion de l'Irak, continue à susciter des débats, des controverses, des interrogatoires. Faut-il s'attarder sur l'examen de cette question, qui relève de stratégie de persuasion de l'opinion aux Etats-Unis, en Grande Bretagne et dans le monde. Le politicien averti expliquerait plus volontiers cette entrée en guerre, par des considérations géopolitiques, des velléités de re-équilibrage de l'ordre international, consacrant les nouveaux rapports de forces. Il s'agissait d'autre part de tirer profit de la nouvelle donne. La politique d'expansion s'explique par l'identification des enjeux de puissance. Il s'agit, d'une certaine façon du certaine façon d'un remake du steeple-chase qui a décrit la curée coloniale. L'ère monopolaire a exclu, redimensionné les puissances moyennes, les junior partners de la nouvelle scène internationale. Mais la conscientisation des citoyens et la responsabilisation des opinions publiques  exigent une analyse critique des propos officiels, faisant valoir, anticipant ou surdimensionnant la menace. De ce point de vue, l'analyste érige le processus de  de l'opération politique, c'est-à-dire son appréciation critique et sa mise à l'épreuve des faits, sur le champ de bataille politique. Nous revenons à l'approche de Bourdieu, qui tenait l'acte de recherche pour une opération militaire[ii]. Fait d'évidence, tout acte politique et bien entendu les grandes interventions militaires telles la guerre d'Irak,  doit être examiné d'après le critère «conséquentialiste». Or, la chronique  quotidienne atteste la gravité des conséquences et des effets d'entraînement de l'aventure irakienne. La montée des périls est confortée par une grave dérive, amplifiant l'escalade terroriste et remettant à l'ordre du jour les velléités fondamentalistes. Ce qui met en échec, par la prise en considération ethno-religieuse, la démocratisation citoyenne et ajourne, pour longtemps, les projets modernistes.

 

1er février 2004 :  Un double attentat suicide contre des sièges des deux principaux partis kurdes à Erbil. tue 105 personnes. Alors que le peuple irakien est appelé à panser ses blessures, cette tragique initiative traduit l'état de dérive. Volonté d'escalade, l'engagement dans une guerre ethnique ne peut se justifier. L'épreuve doit, par contre, permettre de reconstruire la nation irakienne, de défier les contradictions internes que la conjoncture favorise.  Toute résistance doit s'inscrire dans une éthique. Dans le même ordre d'idées, les attantats-suicides de Bagdad, contre le quartier général des Nations-Unies, le 19 août 2003 et contre le siège du Comité International de la Croix Rouge, le 27 octobre 2003 et les opérations d'Erbil montrent que certains acteurs ont désormais privilégié la politique du pire. Est-ce à dire que la résistance a été dépassée par l'intrusion d'éléments étrangers, de la nébuleuse de la Kaïda, par exemple ? Est-ce que la stratégie de libération ne doit pas privilégier l'action politique pour conquérir l'opinion irakienne et outre-Atlantique ? Triste état des choses, les populations civiles ne sont pas épargnées par les protagonistes. Nous avons noté le nombre particulièrement élevé des victimes civiles des bombardements aveugles. Comment faire valoir sur ces scènes de combats le respect des droits des citoyens ? Comment sortir de cet imbroglio ? Il faut pourtant siffler la fin de partie de ce cycle infernal.  Pour se légitimer, les Nations-Unies doivent reprendre l'initiative et assurer la prise du commandement, pour conduire ce peuple victime et otage, vers le rivage du salut. L'Irak qui constitue la mauvaise conscience de l'humanité a besoin d'un secours d'urgence de la communauté internationale. 

 

2 février 2004 : La démission de David Kay et la publication du rapport Hutton sur l'affaire Kelly  ont relancé les débats sur l'existence d'armes de destruction massives en Irak. Ce qui explique les demandes de constitution de commission d'enquêtes indépendantes, à Washington et Londres, confirmant la contestation de la thèses officielle américano-britannique. Les enquêtes d'opinion réalisées par d'importants journaux britanniques montrent que 61 % des personnes interrogées pour le Mail on Sunday et 54 % pour le Sunday Times demandent l'ouverture d'enquêtes indépendantes. Certaines critiques invoquent «les_dysfonctionnement_au_niveau_du_renseignement[1]».

 

27 février 2004 : Que faut-il penser du projet américain, intitulé “le grand Moyen-Orient”, qu'une fuite "fortuite" a rendu public. Cette initiative américaine, non encore finalisée, a été sommairement présentée par le vice-président Dick Cheney, lors du Forum économique de Davos, le 24 janvier. Communiqué, par l'administration américaine, début février, aux sherpas qui travaillent à la préparation du sommet du G8 de juin, le document de travail explicitant les volets politiques et économiques de son initiative pour le Grand Moyen-Orient a été publié par le quotidien al-Hayat[iii]. Il s'agit de redessiner la carte d'un Moyen-Orient qui s'étendrait du Maroc au Pakistan, faisant valoir comme pôles privilégiés de l'aire - des puissances régionales alternatives ? - Israël, la Turquie et le Pakistan, redimensionnant les acteurs arabes. Présentée comme un idealtype, puisque il évoque, comme enjeux prioritaires, la démocratisation, le développement et la sécurité, l'initiative qui occulte les questions centrales de la restauration de la souveraineté irakienne et le règlement la question palestinienne - ce qui remet en question les assises libérales du projet et discrédite son discours en faveur des droits de l'homme, tels que définis par la Charte de l'ONU - le projet tente de construire une vitrine à l'intervention armée, assurant un meilleur emballage idéologique à l'occupation. L'initiative se définit d'ailleurs par ce contexte qui remet, à rude épreuve, l'argumentaire. S'agit-il d'un slogan électoral ? La volonté de remodeler le Moyen-Orient, pour réaliser vraisemblablement un re-équilibrage des forces, était antérieure à la guerre d'Irak.  Elle faisait partie des options formulées par les néo-conservateurs. Quels intérêts pouvaient-ils servir ? A qui profitaient-elles. ? Tout ce qu'on pouvait dire, c'est qu'elles faisaient valoir, outre les manœuvres diplomatiques qu'elles engageaient, une sérieuse révision de la politique américaine.

 

On aurait certes préféré que les réformes soient le produit de la dynamique interne, le résultat d'une prise de conscience collective, après les débâcles arabes dont la dernière guerre constitue un repère éloquent sinon ultime. Les Establishments arabes n'ont pas pris la juste mesure des épreuves et n'ont pas réalisé que des facteurs endogènes expliquent, dans une large mesure, cet état de chose.  Occultation des rapports de forces, suffisance triomphaliste, passéisme anachronique, conjugué avec le rejet de réformes globales, assurant le développement, la modernisation par la promotion citoyenne, la libération de la femme, la culture d'excellence et la gestion critique et rationnelle de notre référentiel. Terreau du traditionalisme et de l'intégrisme, le système éducationnel d'antan, encore en vigueur, hélas, dans la plupart des pays arabes et musulmans doit se mettre à l'école moderne, par une remise à l'ordre du jour de l'ijtihad (la recherche raisonnée) pour répondre aux grands défis et tourner la page d'une ère tragique. Ayant perdu la guerre, l'Allemagne et le Japon ont pu recouvrer leur souveraineté et retrouver leur statut de puissance économique. Toute stratégie arabe devrait se soucier d'assurer la renaissance. La fuite en avant est mauvaise conseillère.

 

3 mars 2004 : Près de 180 personnes sont tuées dans des attentats dans la ville sainte de Kerbala et dans le quartier chïte de Bagdad ? Comment les expliquer, sinon par la dimension barbare du terrorisme aveugle ? Quelles sont les composantes des mouvements de résistance sur le terrain ?  L'analyse des opérations attesterait peut-être la présence de multiples acteurs, agissant en ordres dispersés, servant des objectifs différents. Peut-on se risquer à affirmer l'existence d'une compétition, au sein de la résistance, entre des mouvements ne partageant pas la même idéologie ? D'une certaine façon, la tournure des événements semble privilégier les options extrémistes et un certain dépassement du nationalisme séculier sinon laïc.

 

L'après-guerre est un cauchemar pour tout le monde. Cette guerre "contre le terrorisme" a investi la Kaïda, en Irak, assuré l'extension de son territoire de nuisance et nourri les sentiments de désespoir dont elles tire profit. Jusqu'ici, le mouvement chïte semble sur l'expectative. Les déclarations de certains chefs expriment le désarroi et la déception. Elles annoncent, peut-être, le passage aux actes.

 

15 mars  2004 :  Les attentats de Madrid du 11 mars 2004 que ne rien ne peut expliquer et à fortiori justifier, ont saisi d'effroi la communauté internationale. Ils ont frappé un peuple pacifique, qui a pris ses distances par rapport aux engagements de son gouvernement dans la guerre contre l'Irak. Triste constatation d'évidence, les effets de la guerre atteignent l'Europe et assurent la mondialisation des scènes d'affrontement, au mépris des droits des citoyens à la sécurité. Le monde est désormais ébranlé, mis à sérieuse épreuve.

 

Comportement modèle, le peuple espagnol est resté lucide et clairvoyant. Sans geste d'humeur et sans réaction  d'emportement, il a fait valoir son audacieux choix politique, lors de ses élections, le 14 mars, aux lendemains de la tragédie de Madrid. L'élection de Luis Rodriguez Zapatero, qui a promis de dégager son pays de l'opération unilatérale d'Irak, atteste qu'il assume ses choix volontaires et réfléchies, exprimés bien avant le déclenchement des hostilités. L'Espagne rejoint ainsi ceux qui représentent la conscience internationale en réclamant “un changement des paramètres actuels de la présence internationale, en Irak” (L.R. Zapatero, 14 mars 2004).

 

19 mars 2004 : Comment rendre compte de ses tragédies quotidiennes, ce cycle infernal "pacification"/résistance, avec ces morts d'hommes qui doivent nous interpeller, quelque soient leurs nationalités et leurs camps ? Est-ce que les élections américaines peuvent provoquer un sursaut salutaire pour tous et éviter aux Irakiens la guerre civile et aux Américains la vietnamisation ? John Kerry déclarait pendant les primaires que les “Américains se sont enlisés en Irak et que l'administration s'obstine à poursuivre de mauvaises politiques”. Fut-il électoral, ce discours reconnaît “qu'aucune issue n'est en vue”. Est-ce à dire que l'horizon de la paix est fermé ?

 

22 mars 2004 : Un article courageux et lucide de Michael Ignatieff, du Carr Center à la Kennedy School of Governement de l'Université Harvard traduit les inquiétudes de l'intelligentsia américaine[iv]. Avouant qu'il a changé d'avis sur l'Irak, le professeur américain  déclare: “maintenant que nous en sommes là, notre problème n'est plus l'espoir et l'illusion, mais le désespoir et la désillusion”. Il conclue par cette vérité à la Palisse : “Pourquoi devrions-nous être surpris que les Irakiens utilisent leur liberté, pour nous dire de rentrer chiez-nous ? Ne ferions-nous pas la même chose ? ”

 

Cette prise de recul s'explique par la prise en compte de la réalité sur le terrain, alors que la thèse de la menace des armes massives n'a pu être justifiée. David Kay, chef des inspecteurs américains, qui a dirigé pendant sept mois l'équipe chargée de découvrir les armes de Destruction massives (les ADM) est catégorique : “Nous nous sommes presque tous trompés, affirma-t-il., les meilleures preuves indiquent que (les ADM) n'existent pas[v]”. Fait significatif, la démocratie américaine  permet cette remise en cause solennelle du discours officielle. Pourrait-elle arrêter cette aventure guerrière, qui annonce, d'après l'historien français Marc Ferro, “un retour impérialiste au cœur du monde arabe, pétrolier au demeurant[vi]”. La sérieuse mise à l'épreuve de l'argumentaire de la guerre est la nouvelle donne de la géopolitique internationale. Elle expliquerait, peut-être, le discours «démocratique» de compensation.

 

27 mars 2004 : La publication d'un policier, "une amitié absolue"[vii] montre que ce genre a désormais acquis ses titres de noblesse, exprimant par la fiction, une réflexion politique globale. Par cette "métaphore de la condition humaine[viii]", l'auteur décrit les relations  de son héros, Ted Mundy avec une jeune musulmane, transgressant la pensée dominante, rejetant ses clichés, dans l'univers feutré des services secrets britanniques.  Hostile à la guerre d'Irak, John Le Carré la définit ainsi : “Quelque chose de très déplaisant s'est institué dans l'ordre mondial, une chose qui était guidée par une folie purement idéologique[ix]”. Son analyse pertinente de l'état actuel de la société de l'information mérite d'être examinée :

 

“Dans le cas d'une Amitié absolue, je veux simplement montré que les lecteurs partagent ma colère et sentent qu'il y a de nouvelles formes de protestation et d'expression populaire à inventer. Un des avantages du chaos actuel pourrait être de réconcilier la volonté populaire et le pouvoir politique. L'impact de la télévision, la répétition incessante des clichés, ont réussi à nous rendre apathiques et stupides. Pire à nous donner l'impression que la politique est virtuelle, tout comme la guerre, les morts et même la victoire[x]”.

 

30 mars 2004 : Le report du Sommet de la Ligue des Etats Arabes, la veille de la réunion, prend acte de l'état de l'union, face au défi de la conjoncture. N'ayant pas pris conscience de leur défaite, les Arabes s'accommodent de leur marginalisation, sur les scènes de leur aire politique. La tenue d'un Sommet, dans de telle conditions, occulterait gravement les problèmes de l'heure et permettrait, par une agitation de surface, un jeu de scènes, l'entretien d'une flamme vacillante, dans un contexte de défection générale. Dans des conditions aussi tragiques, marquées par la campagne de Bonaparte en Egypte, l'occupation d'Alger et l'expansion européenne, l'intelligentsia tunisienne a pris acte, au cours du XIXe siècle, des déboires de sa communauté, identifié le diagnostic et élaboré un ambitieux programme de réformes, de renaissance et de modernisation. Les tergiversations de certains états arabes, pour gagner du temps et mettre en échec les programmes de redressement, expliquent le report salutaire du Sommet. Les réunions rituelles doivent être condamnées, au moment où le destin arabe est en jeu. Ce qui implique une appréciation objective de la réalité, une sérieuse autocritique et une volonté de modernisation, jusqu'ici bloquée par le discours passéiste et/ou intégriste.

 

3 avril 2004 :  Colin Powel a reconnu avant-hier, devant un groupe de journalistes, qui l'accompagnaient au cours de son retour de la réunion de l'Otan, à Bruxelles, que les  «preuves» qu'il a présentées, en février 2003, à l'ONU sur les laboratoires mobiles permettant de transporter et de cacher les armes de destruction massives n'étaient pas solides. Cette affirmation ferme la parenthèse des fameuses armes introuvables justifiant l'invasion de l'Irak. Pourquoi aurait-on alors déclaré la guerre à ce peuple otage, pris entre les feux croisés des hommes du régime de Saddam et des troupes de la coalition, "venus pour le libérer ", occultant sa souveraineté, transgressant la loi onusienne. ? L'initiative pour , qui se propose de redessiner la carte géopolitique de l'aire arabe semble constituer la raison non avouée de l'entreprise. Est-ce à dessein qu'elle occulte la question palestinienne qui entretient le cycle infernal de la violence, dans une conjoncture internationale de démission qui tolère l'institution dangereuse du terrorisme d'Etat, au service d'une politique d'extermination. Une guerre pour  ne peut se permettre de légitimer ce déni des droits inaliénables de la souveraineté populaire. 

 

9 avril 2004 : Anniversaire de la prise de Bagdad, l'insurrection contre la coalition est quasi générale. En déclenchant les hostilités contre Moktadaa Sadr, les Américains ont perdu la précieuse carte chïte, qu'ils ont voulu jouer, lors de la guerre.  L'affrontement avec les partisans de Moktada Sadr, l'engagement de "l'armée du Mehdi", dans la lutte armée, depuis une semaine, le bombardement par des avions F16 de Fallouja ont mis le feu aux poudres. Les Américains ont réussi, en une année, à provoquer un renversement de la situation, unifiant contre eux, toutes les forces vives de la nation irakienne. L'avant-garde chïte rejoint l'opposition sunnite. On n'humilie pas impunément un peuple souverain. Mesure salutaire pour tous, y compris évidemment les soldats américains engagés dans une guerre qui ne les concerne pas, l'évacuation devint nécessaire et urgente. Il faudrait que la communauté internationale retrouve ses repères, qu'elle fasse valoir le référentiel des droits de l'homme, consacré par la révolution française, la guerre d'indépendance américaine et le processus de décolonisation des peuples. La paix est à ce prix.

 

(Tunis, 9 avril 2004) 


 

[i] - Voir Jean Birnbaum, " Bourdieu montre le chemin", in Le Monde des Livres, 30 janvier 2004. [ii] - Ibid.

[iii] - Porté à la connaissance du public arabe par le journal al-Hayat du13 février 2004, il fut l'objet d'analyse du journal égyptien al-Ousboua, le 16 février 2004.   Notons cependant que le ministre allemand des affaires étrangères, Joschka Fischer fut le premier à réagir publiquement en Europe, lors de la rencontre atlantique annuelle de Munich, le 7 février.   Javier Solana, Haut Représentant de l'Union commenta le projet, au cours de la réunion des ministres européens des affaires étrangères, lundi 23 février. Il déclara : "L'impulsion doit venir de la région. L'Union européenne doit définir une approche distincte qui complète celle des Etats-Unis, et travailler à travers ses propres institutions et instruments". Voir Le Monde du 27 février, les articles de Claire Trean et Laurent Zecchini.

[iv] - "Comment j'ai changé d'avis", Point de vue, The New York Times Compagny. Voir le texte  traduit de l'anglais par Florence Lévy-Paoloni, in Le Monde du 21-22 mars 2004.

[v] - Interview au quotidien français Le Figaro, le 19 mars 2004.

[vi] - Voir l'hebdomadaire français Marianne du 22-28 mars, pp. 36-37.

[vii] -  John Le Carré , Une amitié absolue, traduit de l'Anglais par Mimi et Isabelle Perrin, Le Seuil, Paris. 2004.

[viii] - Expression du critique du Monde des Livres, 26 mars 2004.

[ix] - Voir son interview in Le Monde des Livres. Ibid.

[x] Ibid.